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LesInfos 1104

17 juin 2011

Les Infos 11-04 du 04 mars 2011

 

Etudes scientifiques indépendantes : Recommandations de l’EFSA… et attaque de GF
Lorsqu’une firme désire mettre une substance active phytosanitaire sur le marché dans l’UE, elle doit soumettre celle-ci à un examen scientifique mené par l’EFSA (Agence Européenne de sécurité des aliments). Cet examen se base sur les études scientifiques menées par les firmes elles-mêmes et sur des études indépendantes disponibles publiquement. L’EFSA  vient de publier des recommandations (in English) visant à déterminer quelles études méritent d’être prises en compte. Elle recommande d’identifier et de sélectionner celles publiées dans des revues à comité de lecture après analyse de pertinence et de fiabilité selon des critères stricts.
Mais cela ne satisfait pas GF (Générations Futures) qui crie au scandale, accuse l’EFSA de favoriser les données venant des firmes, et, avec le réseau PAN Europe, « demande instamment au Parlement Européen et au Conseil de ne pas accepter ces recommandations et de confirmer leur volonté de voir toute la science publiée prise en compte dans l’évaluation des pesticides ». Voir articles de DD magazine et de Terre Sauvage
Toute
la science publiée ?? Comme l’écrit F Neyret, CNRS, sur le site de l’AFIS : « de qui, de quoi parle-t-on quand on dit « la science » ? » Sur le même site, A de Weck, Académie Nationale de Médecine, évoque le « nouveau phénomène de société » qu’est « la science parallèle »
Dans une lettre de réponse aux critiques de PAN Europe (in English), l’EFSA montre en quoi ses recommandations sont pertinentes et permettent justement de prendre en compte des études ne venant pas des firmes, ne respectant pas forcément tous les critères de « bonnes pratiques de laboratoire », mais devant tout de même avoir une validité scientifique !

2011, année de la chimie
L’UNESCO vient d’inaugurer l’année de la chimie. Voir le site dédié de l’Année Internationale de la Chimie. A cette occasion, les Echos publie « Pour une chimie forte », un article de T Le Hénaff, PDG d’Arkema, selon lequel « il n’y aura pas de développement durable sans chimie ».

« Accorde-t-on trop de dérogations sur les phytos en France ? » (Réussir)
Sous ce titre
, Réussir Grandes Cultures a publié un débat entre JC Bocquet, UIPP et F Veillerette, MDRGF.
F Veillerette
souligne la « forte hausse » du nombre de dérogations en quelques années, le « manque de transparence dans la prise de décision » et que« ce mode de dérogation est dévoyé ».
JC Bocquet
souligne le respect de la réglementation européenne, l’état de nécessité pour des cultures se trouvant sans protection (« c’est un mal nécessaire »), le caractère exceptionnel de telles dérogations (« 1% des surfaces cultivées en France ») et surtout le fait que ces dérogations portent sur des produits déjà autorisés en France sur d’autres cultures ou autorisés dans d’autres pays européens.

Les producteurs de pommes ne veulent plus passer pour des poires !
L’ANPP (Association Nationale Pommes-Poires) veut « faire contrepoids aux propos insidieux qui laisseraient penser que nos assiettes sont composées de poisons ». L’ANPP qualifie en particulier le reportage  « Manger peut-il nuire à notre santé ? »  d’I Saporta de « sommet de désinformation » et en appelle à une réaction des pouvoirs publics. De plus, l’ANPP introduit une démarche judiciaire (en référé) pour interrompre la diffusion du reportage du fait en particulier de son caractère dénigrant et portant atteinte à l’intégrité professionnelle de D Sauvaitre, son président. Voir le communiqué de presse de l’ANPP. Voir également le blog de D Sauvaitre
AgriAvis
reprend l’argumentation de D Sauvaitre sous le titre « Reportage France 3: Daniel Sauvaitre, un paysan abusé par les journalistes Isabelle Saporta et Eric Guéret ».
Agriculture et Environnement
titre sur l’action en justice de l’ANPP contre France3 et le Nouvel Obs.

Développement du « Bio-contrôle » (méthodes alternatives/complémentaires) (IBMA)
A l’issue de son Assemblé Générale, le groupe France d’IBMA(in English) (association des fabricants de moyens de bio-contrôle) a organisé un débat sur le développement des méthodes complémentaires/alternatives. Malgré l’accueil favorable dont elles font l’objet dans le cadre d’Ecophyto2018 et certaines dispositions règlementaires favorables, les méthodes alternatives/complémentaires ne se développent pas autant que leurs promoteurs pourraient le souhaiter, sauf en fruits et légumes frais.
C Grison, président de FARRE (Forum de l’agriculture raisonnée), a présenté le réseau Protection Intégrée qui regroupe 31 agriculteurs et 4 partenaires pour « contribuer à l’élaboration du référentiel de l’IPM (Integrated Pest Management) en France ».
S Sorin a présenté le projet AEI (Agriculture Ecologiquement Intensive), dont il est responsable chez Terrena et la place du bio-contrôle dans ce projet.

Protection phytosanitaire et voisinage
Dans le Limousin, une association locale liée à GF (Générations Futures) accuse des arboriculteurs de pulvériser par vent trop fort, c’est-à-dire de ne pas respecter l’arrêté du12 septembre 2006.
Le préfet de Corrèze
a réuni les parties prenantes et propose l’établissement d’une « charte des pratiques de bon voisinage » (Voir cet article de La Montagne).
Parallèlement, la procédure judiciaire suit son cours
. Selon A&E (Agriculture et Environnement) : GF met en cause la production intensive ; le « temps doux avec des vents modérés » et l’absence de preuve plaide en faveur des producteurs ; mais surtout, ce procès est celui de l’arrêté du 12 septembre 2006, inapplicable dans les faits et dont la profession demande la modification.
F Boumedienne, chercheur en géographie physique et environnementale, accuse France 3 Limousin d’« une très nette déformation (volontaire) de l’information » de ses propos dans un reportage de France 3 Limousin. Encore une preuve de la grande pression exercée sur le tribunal dans l’attente du délibéré… Voir article d’A&E.

Surenchère médiatique anti-agriculture chez les ONG (suite)
La Gazette de l’ACTA du 28 février 2011
publie des réactions variées du monde agricole à la surenchère médiatique des ONG évoquée dans lesInfos1103.
Alerte Environnement
souligne l’accord à la fois du FN (Front National) et d’EELV (Europe Ecologie les Verts) pour soutenir la campagne de FNE (France Nature Environnement).

Nitrate, nitrite, oxyde nitrique et santé : colloque scientifique 31 Mars, Paris
L’ISTE (Institut Scientifique et Technique de l’Environnement) organise un colloque international, sous le patronage de l’Académie Française de Médecine, ayant pour thème « Nitrate, Nitrite, Oxyde nitrique: nouvelles perspectives pour la santé » à Paris le 31 Mars 2011. Voir communiqué de presse et programme.
Suite à premier colloque organisé en 2000 au Sénat et avec la volonté de réactualiser les connaissances en matière de nitrates, de nitrites et de santé, l’ambition des organisateurs est de produire une synthèse scientifique opérationnelle, dans un objectif affirmé de permettre ensuite toutes les évolutions utiles tant du point de vue sanitaire et diététique, que réglementaire.

« Ne vous précipitez pas pour interdire les produits chimiques » (John Entine)
Dans cet article (in English, Page 1, Page 2), J Entine, George Mason University USA, auteur de Crop Chemophobia: Will Precaution Kill the Green Revolution?, montre comment la sur-régulation basée sur le principe de précaution mène à de mauvaises décisions (contre-productives en matière de santé publique) et alimentant la « chimie-phobie » dans le grand public. « Les produits chimiques filent un mauvais coton. Il devient de plus en plus difficile pour le grand public de distinguer le vrai risque de la chimie-phobie. Les médias entretiennent sans relâche la confusion. Etant donné l’importance de l’enjeu, la culture scientifique n’est décidément pas un luxe »

Pesticides et maladie de Parkinson
Une étude des Instituts américains de la santé (NIH, USA) Agriculture et Environnement pointe un lien possible entre l’exposition professionnelle à deux pesticides (dont l’un est bio) et un risque plus élevé de maladie de Parkinson. Cet article a été repris dans de  nombreux titres de presse. Voir par exemple Agriculture et Environnement et Le Figaro.

La protection intégrée des cultures selon FARRE
Dans sa newsletter de février, FARRE (Forum de l’Agriculture Raisonnée) interviewe JL Bernard, Académie d’agriculture de France, co-auteur de l’histoire de la protection des cultures (voir lesInfos1101) sur les fondements et le développement de la protection intégrée. E Benoit, arboriculteur du réseau FARRE, évoque, quant à lui, son expérience de terrain. Pour lui, la mise en place de la protection intégrée est passionnante parce qu’elle « exige de notre part des observations régulières et des connaissances techniques pour apprécier les risques et décider. »

Pour sourire jaune : Marine Le Pen et les endives rouges
Ou comment M Le Pen confond allègrement anciennes méthodes de sélection variétale et OGM. Voir article explicatif d’A&E et vidéo de l’intervention de M Le Pen au Conseil Régional Nord Pas de Calais